Avec « leurs », comment conjuger ?!
Bonsoir,
Une question me taraude depuis un paquet de temps et je n’y trouve pas de réponse – comme c’est le cas de toutes les questions posées ici, j’imagine. Je donne directement mon exemple pour être plus précis : Depuis, leur existence était/étaient fermement liée/liées. Ce sont deux personnes différentes, mais ils ont chacun une seule existence. Par conséquent, je ne mets pas de « S » à « leur ». MAIS comme ils sont deux, il y a deux existences qui se lient l’une à l’autre, n’est-ce pas ? Dois-je donc conjuguer « était » au pluriel (donc « étaient ») ? Et accorder « liée » au pluriel (donc « liées ») ? Merci d’avance pour votre réponse et désolé pour la présentation du message mais je ne peux pas faire « Entrée » sur ce site, Cordialement, LLT
Je me permets tout d’abord de vous renvoyer à une de mes réponses ; cela, c’est le cas général.
Mais votre phrase constitue un cas particulier. Il y a réciprocité, et lorsqu’il y a réciprocité, le pluriel s’impose. Ex. : Ils ont échangé leurs cartes de visite. On dirait : Nous avons échangé nos cartes de visite, vous avez échangé vos cartes de visite.
Source : Joseph Hanse, Nouveau dictionnaire des difficultés du français moderne, Editions De Boeck-Duculot, 3e édition, 1994, p. 41, 983 p.
Ancien président du Conseil international de la langue française (C.I.L.F.) J. Hanse est un des meilleurs grammairiens contemporains, sinon le meilleur, avec M. Grevisse.
Il y a deux existences puisque elles sont liées, on se place donc du point de vue de chaque existence. En général on ne partage pas une existence comme on peut partager une mère (si on est frère et soeur). donc :
Leurs existences sont liées.
Dans d’autres contextes, on peut envisager un sens collectif : leur existence est rendue difficile à cause de….
Il faut toujours voir le contexte, car les deux possibilités existent.
Voici une remarque du Projet Voltaire :
Il est parfois difficile de déterminer si le possessif doit être mis au singulier ou au pluriel. C’est ainsi que l’on écrira aussi bien « ils ont accroché leur chapeau au portemanteau » (chacun n’a en effet qu’un chapeau) que « ils ont accroché leurs chapeaux au portemanteau (lequel, au bout du compte, en a bien accueilli plusieurs). Il va de soi que, quand le possédé est unique, le singulier est de rigueur.
Super, c’est très clair ! Effectivement, la question du possessif peut être assez complexe !
Merci beaucoup