Suivi ou suivis
Bonjour à tous :))
Gros dilemme !
Merci à tous de nous avoir suivi
Ou
Merci à tous de nous avoir suivis
Un grand merci pour votre aide 🙂
Merci à tous de nous avoir suivis /suivies.
il faut accorder le participe passé avec le COD « nous » placé avant (avoir suivi qui ? nous)
Donc au féminin si « nous » ne concerne que des filles.
Nous ne concerne pas uniquement des filles dans mon cas
Donc : Merci à tous de nous avoir suivis
Merci beaucoup
Céline, vous avez répondu vous-même à votre question ! 🙂
Puisqu’il n’y a pas que des filles, on accorde au genre indifférencié, cad au masculin.
Note. Les questions de ce type sont parfois liées à la construction avec un « infinitif passé ». Ce temps est bien à considérer comme la conjugaison d’un verbe avec l’auxiliaire « avoir », et on applique la règle ordinaire. Ce n’est pas une exception, et si certains ressentent un aspect plus abstrait, plus invariable, dans cette tournure infinitive, c’est à tort. « Après nous avoir vu(s), il… » est une autre conjugaison de « il nous a vus et il… », et on applique bien la règle imposant l’accord : « après nous avoir vus ».
Le pronom COD « nous » n’appelle cependant pas forcément le pluriel.
a) Pronom indéfini.
« Quand personne ne nous a informé, on ne peut pas savoir« . L’accord au pluriel de « informé » serait incongru, car le pronom « nous » est utilisé comme pronom COD associé au pronom indéfini singulier sujet « on ».
Peut-être votre phrase s’inscrit-elle dans ce système ? Non, car même si on ne sait pas vraiment qui est représenté par « nous », ce n’est pas une personne indéfinie théorique qui parle ou qui écrit. Cette réflexion permet quand même de voir que le singulier est parfois possible : quand on a créé un compte sur Facebook et que quelqu’un nous a suivi…
b) Pronom défini s’appliquant à une personne indéterminée.
Souvent, les filles du défunt n’écrivent pas « il nous a quittées » pour dire « notre père est mort », comme s’il les avait quittées dix minutes pour aller chercher des cigarettes. On voit que le COD et le locuteur sont dé*** ctés l’un de l’autre. Le « nous » locuteur et le « nous » COD sont différents. Il est facile de supprimer l’accord au féminin puisque le COD ne représente pas spécifiquement les filles, et si on considère également que « nous » ne représente pas non plus forcément un groupe de personnes déterminé, il n’est pas davantage nécessaire de considérer que ce groupe est masculin pluriel. Si « nous » ne désigne pas ses filles, rien n’indique non plus qu’il désigne « les hommes et les femmes de la famille ». Dans « Louis XII nous a quittés en 1714 », on se demande vraiment qui est « nous ». Il est manifestement neutre : il y a ainsi une certaine résistance dans l’usage à l’emploi du pluriel, et elle est compréhensible quand « nous » ne représente personne en particulier. L’écriture actuelle la plus courante est « il nous a quitté« . Cependant c’est l’accord au masculin pluriel qui est généralement préconisé, par convention. On ramène artificiellement la locution abstraite à des personnes concrètes. Respectons cette règle.
c) Le pronom défini s’appliquant à une personne peut être considéré sous un autre angle : sens concret ou abstrait.
On observe dans l’usage une petite réticence à accorder selon le COD dans des sens abstraits (voir les questions sur ce site).
* on accorde facilement avec le sens concret : il nous a suivies dans la rue, il nous a prises en stage.
* on accorde moins facilement avec un sens abstrait et un complément : il nous a suivi sur Facebook, il nous a pris par surprise.
Car dans le sens concret, les personnes sont bien suivies (dans la rue) ou prises (en stage), mais dans le sens abstrait, les personnes ne sont ni suivies ni prises. Le premier niveau d’interprétation de la règle est en effet de demander qui est suivi(e), qui est pris(e), et d’accorder selon la réponse. Les sens abstraits « il m’a suivie » pour « il a followé mon compte », « il m’a prise par surprise » pour « il est intervenu inopinément » sont donc pour certains difficiles à accorder au féminin, la notion sémantique d’objet direct impliquant la possibilité d’une forme passive, et le complément n’étant ici que syntaxiquement objet direct.
Ce type d’argument ne mène pas loin en dehors des locutions figées, car même avec un complément au verbe en modifiant le sens, son COD ne change pas, et reste un COD antéposé imposant l’accord.
d) Pronom défini mis pour une réalité abstraite.
On peut écrire sur un site internet un sec « merci de nous suivre », « merci de nous avoir suivi« . Nous qui ?
« Nous » n’est pas un indéfini théorique, car quelqu’un parle, et ce quelqu’un n’est pas le pronom indéfini « on ».
« Nous » n’est pas non plus un groupe d’hommes et de femmes, c’est plutôt comme si l’ordinateur parlait.
« Nous » est donc autre chose. N’accordez pas, ni au pluriel, ni au féminin, tant que vous ne savez pas qui est « nous ».
e) Pronom défini pluriel pour un référent singulier.
Le nous de majesté et le nous de modestie appellent également un accord au singulier.
— Merci de nous avoir suivi.
f) Pronom au genre ou au nombre décalé pour cause de métonymie.
Les conférenciers peuvent dire (éventuellement et parfois maladroitement), « vous nous avez suivis » pour dire « vous avez suivi notre cours ». Ce n’est qu’une métonymie, assimilant « nous » avec « notre cours ». Dans les cas de métonymie, on accorde toujours avec le mot qui remplace, et jamais avec le mot remplacé. et quel que soit le sous-entendu, les conférenciers accorderont avec le pronom « nous ».
— Merci de nous avoir suivis.
g) Pluriel pour le singulier, masculin pour le féminin, et réciproquement, une question de syllepse ? non.
— Notre groupe vous a proposé de nous suivre, et vous nous avez effectivement suivi.
Les questions de ce type sont parfois liées à la construction avec un COD pluriel représentant une entité au singulier, quand par exemple « nous » représente « notre groupe ». L’auteur a décidé (à tort peut-être, mais ce qui est fait est fait), que le pronom correspondant à « notre groupe » est « nous ». Si on a écrit « nous suivre » au lieu du plus formel « la suivre » plus logique (« notre association vous a proposé de la suivre »), faut-il continuer au pluriel, même si l’auteur a conscience que « nous » est mis pour « notre association » ? L’accord au singulier s’appelle accord sylleptique (accord selon le sens et non selon la syntaxe), et semble défendable au masculin :
— Merci de nous avoir suivi (suivi notre groupe).
Il n’est cependant que peu pratiqué au féminin :
— Merci de nous avoir suivie (notre association).
La difficulté de passer au féminin montre que dans « merci de nous avoir suivi » ‘il n’y a pas forcément d’accord pas syllepse, mais plutôt par neutralisation, et l’absence d’accord serait donc donc autre chose qu’une syllepse.
conclusion) Choix à faire.
— Nous sommes une association. Nous vous remercions de l’avoir suivie. Construction syntaxique selon l’attribut.
— Nous sommes réunis dans une association. Nous vous remercions de nous avoir suivis. Construction syntaxique selon le sujet ; mais la notion de groupe est perdue.
— Nous sommes une association. Nous vous remercions de nous avoir suivi. Difficulté énorme sur l’accord. Pourquoi n’accorderait-on ni au féminin singulier comme l’attribut (« suivie » avec syllepse pour raison sémantique) ni au masculin pluriel comme le sujet (« suivis » pour l’accord syntaxique mais sans aucun référent sémantique) ? On ne sait pas. Je pense que c’est précisément l’objet de votre question, et je passe la parole à de plus érudits.