Inversion après quand bien même?
Bonsoir,
J’aimerais savoir si l’inversion après la locution » quand bien même » est obligatoire. Par exemple: dit-on « quand bien même certains analystes se sont attelés à la tâche » ou » quand bien même certains analystes se sont-ils attelés à la tâche »?
Merci pour toutes vos réponses.
Prince,
Je vous remercie de vos conseils, vous êtes trop mignon 🙂
Je ne suis pas habituée à l’inversion sujet verbe avec quand bien même mais le conditionnel est obligatoire.http://www.academie-francaise.fr/catherine-b-france#:~:text=L’Acad%C3%A9mie%20r%C3%A9pond,m%C3%AAme%20est%20suivi%20du%20conditionnel.
Quand bien même certains analystes se seraient attelés à la tâche.
L’inversion du sujet après quand bien même n’est nullement obligatoire. (Désolé, pas plus que le conditionnel.)
Je vous le confirme, « quand bien même » doit être suivi d’un conditionnel, voir ICI et ICI
Non, l’inversion du sujet ne s’impose pas.
Quand bien même l’auraient-ils fait…
Quand bien même ils l’auraient fait…
Les deux tournures sont correctes, la première donne peut-être un caractère plus littéraire à la phrase.
Je pense que l’Ac. fr. (dans cette réponse à une internaute) donne le cas le plus fréquent, car selon la meilleure grammaire française actuelle (Le Bon usage, Grevisse, Goosse) quand bien même n’est pas obligatoirement suivi du conditionnel :
« Suivis d’un autre temps que le conditionnel, quand bien même, lors même que peuvent commuter avec même quand, même lorsque , ce qui fait disparaître la nuance de condition (cela montre que, dans les ex. ci-dessus, cette nuance est exprimée, non par la conjonction, mais par le temps du verbe) : Tous devant les gens se met au masculin, quand bien même les gens n’est suivi d’aucun déterminatif (gens , Rem. 6). , art. — Lors même qu’ elle marchandait, on restait poli avec elle (Germ. Lacerteux, xvii ). et , — Je sais bien que les hommes ne sont que des hommes quand bien même ils sont très grands (Maîtres, p. 147). » ,
De même, selon l’éminent grammairien J. Hanse (cf. son dict. des difficultés, 3e éd., p. 735), le conditionnel ne doit pas obligatoirement être employé après quand bien même. Et il indique le cas où il s’emploie « surtout » avec ce temps-là.
« L’opposition peut se faire aussi avec quand même, quand bien même, même quand : Je sais que les hommes ne sont que des hommes quand bien même ils sont très grands (G. Duhamel). J’ai l’esprit d’austérité, quand bien même j’ai la passion de l’abondance ( G. Borgeaud).
Mais quand même et quand bien même s’emploient surtout avec le conditionnel pour introduire une condition considérée comme irréelle et qui serait sans influence : Quand même je le voudrais, je ne le pourrais pas. »
Cathy Lévy, vous devriez consulter l’Ac. fr., comme je le fais parfois ; je suis à peu près sûr qu’elle tempérerait la réponse que vous citez et adressée à une internaute.
Mes conclusions : Le conditionnel n’est pas toujours obligatoire après quand bien même. Il faut veiller, comme je l’écris ici de temps à autre, à ne pas être trop catégorique… 🙂