Gouverneur ou gouverneure au féminin
Bonjour,
Est-il admis d’écrire « gouverneure » quand il s’agit d’une femme ?
Merci pour votre aide !
« Gouverneure », non. Et « gouverneuse » est virtuel. Voir ci-après.
1. Tous les dictionnaires consultés , dont je cite quelques-uns, ne donnent que « gouverneur » (sauf le GR gratuit en ligne, qui est à utiliser prudemment).
Pour le Larousse en ligne, on doit dire « Madame le gouverneur » :
« GENRE
Toujours masculin, même pour désigner une femme : Mme le gouverneur ; le gouverneur de l’État, Mme Deborah Mc Cain, a récemment pris ses fonctions. »
Pour le Grand Robert électronique, ce nom est masculin uniquement et « gouverneuse » est virtuel :
« gouverneur [guvɛʀnœʀ] n. m.
REM. 1. Gouverneur, qui a éliminé de bonne heure gouvernant au sens de « gouverneur de province, de ville », a longtemps gardé pour féminin gouvernante, aujourd’hui inusité au sens de « femme d’un gouverneur ».
2. Le mot n’a, en principe, pas de féminin ; la forme gouverneuse est virtuelle. On dit et on écrit plutôt : elle est gouverneur ; une femme gouverneur. Mais gouverneuse devrait s’imposer lorsque la fonction est moderne.
© 2017 Dictionnaires Le Robert – Le Grand Robert de la langue française »
Le Grand Robert gratuit en ligne, lui, a fait un effort (utiliser ce dict. avec prudence : voir le GR électronique ci-dessus) :
« gouverneur nom
Par contre, le Dict. de l’Ac. fr. écrit que le nom « gouverneur » est masculin, comme on pouvait s’y attendre :
« GOUVERNEUR n. m. »
2. Toutefois, le document officiel « Femme, j’écris ton nom… Guide d’aide à la féminisation des noms de métiers, titres, grades et fonctions » de 1999 énonce un principe dont l’application donnerait « gouverneuse » (p.24, point 3.2.) :
« 3.2. Noms se terminant par -eur
(à l’exception de -teur)
3.2.a. La forme féminine se termine par -euse lorsque le nom
correspond à un verbe en rapport sémantique direct (démarcher/démarcheur),
ex. : une annonceuse, une chercheuse, une démarcheuse, une entraineuse, une programmeuse, une receveuse, une relieuse, une retoucheuse »
Votre question était : « Est-il admis d’écrire « gouverneure » quand il s’agit d’une femme ? ». Compte tenu de ce qui précède, ma réponse est négative. Cela dit, si vous vous sentez une âme de quasi-pionner, il vous est loisible d’écrire « gouverneuse »… 🙂
Merci beaucoup pour votre réponse détaillée, Prince.
J’ai une question concernant les mots n’apparaissant pas dans les dictionnaires de la langue française.
Certains mots nouveaux sont employés dans la langue française et sont empruntés à d’autres langues. Si le mot n’apparaît pas dans le dictionnaire de l’Académie Française, est-il tout de même admis de l’utiliser s’il est mentionné dans une page Wikipédia, un article de presse, un ouvrage français ou un autre dictionnaire français ? Ou bien, doit-on trouver un terme français qui s’en rapproche ou essayer de le traduire ?
Il faut arrêter avec ces préoccupations oiseuses. La langue est ce qu’elle est. Laissons-la évoluer avec les mentalités. A vouloir la sexuer alors qu’elle ne connaît que des genres, on arrive vite à des impasses ou des aberrations.
Il sera sans doute difficile d’accepter un « sage-homme » pour ne citer que cet exemple.
On ne peut pas crier au scandale parce que le mot « hache » ou le mot « serpillère » sont féminins !
Qui parviendra à dire :
Tous celles et ceux (attention à l’ordre de ces pronoms qui pose un dilemme : le féminin placé après le masculin : discrimination ! placé avant : galanterie désuète preuve de sexisme !) qui ont des enfants filles et des enfants garçons, seront conduites et conduits dans la salle n°5 où elles et ils recevront…. ?