l’on a jamais ou l’on n’a jamais
Faut-il dire « Je sais que l’on a jamais une seconde occasion de faire bonne impression » ou « Je sais que l’on n’a jamais une seconde occasion de faire bonne impression » ?
Bonsoir,
Dans la langue soignée, il faut la négation entière : ne… jamais. ==> Je sais que l’on n’a jamais une seconde occasion…
Cela me rappelle une chanson de David S. 🙂
Bonsoir LDREY.
Décomposez et simplifiez.
— Il n’est pas venu. Je sais qu’il n’est pas venu.
— On ne sort jamais. Je sais qu’on ne sort jamais.
— On n’a jamais une seconde occasion de faire bonne impression. Je sais qu’on n’a jamais une seconde occasion de faire bonne impression.
On conserve la négation dans la proposition subordonnée, comme vous le voyez.
Quand on se pose la question, c’est souvent une question de liaison, avec un sujet se terminant par la lettre « n », comme « on ».
« On a pas l’occasion » ou « on n’a pas l’occasion » ?
Il suffit de changer le sujet pour avoir la réponse
« Tu as pas l’occasion » ou « tu n’as pas l’occasion » ?
On voit qu’il faut conserver le « n' ». Donc pour l’histoire de liaison c’est réglé.
De plus, on peut avoir une courte hésitation en écrivant certaines phrases, généralement littéraires, avec utilisation du mot « jamais » dans le sens de « un jour », ou l’utilisation d’un « ne » inutile dit explétif. Des gens un peu chelou disent : « je crains qu’ils ne viennent » pour dire « je crains qu’ils viennent ». Ou encore : « s’ils venaient jamais » pour dire « s’ils venaient un jour ». Mais avec votre phrase, nous ne sommes pas dans ces cas.
Donc écrivez : Je sais que l’on n’a jamais une seconde occasion de faire bonne impression.
Adrian a écrit : « Des gens un peu chelou disent : « je crains qu’ils ne viennent » pour dire « je crains qu’ils viennent »
Linternaute :
—
Soyons précis : le choix du « ne » explétif est une question de registre de langue
Le ne explétif – Bescherelle :
Il existe en français un « ne » dit explétif : cela signifie que son emploi ne modifie pas la phrase positive en une phrase négative. Il s’utilise pour l’élégance de la proposition, n’altère pas le sens de l’énoncé et se rencontre quasiment exclusivement dans la langue écrite, ayant pratiquement disparu de la langue parlée.