Question de concordance de temps
Bonjour à tous,
dans le de paragraphe suivant:
Le feu céleste me trouva hors du lit, trépignant d’excitation bien que n’ayant dormi qu’une poignée d’heures. Les souvenirs de la veille m’avaient en effet assailli dès que j’avais ouvert les yeux à l’horizon rosissant, et avaient déchiqueté les buées nocturnes qui me dorlotaient encore aussi surement que la vue d’un danger mortel eût pu le faire.
je ne sais pas trop comment conjuguer le verbe souligné. En effet, il s’agit d’un descriptif se déroulant avant le temps présent de l’intrigue, qui lui-même est au passé. Aussi, la concordance de temps me pousserait à conjuguer au plus-que-parfait ce « dorlotaient », mais alors la formulation (avaient dorloté) perdrait son sens de « continuité de l’action » (je ne sais pas trop comment mieux définir la chose). En l’état j’ai laissé le verbe à l’imparfait, mais je pressent que même si « ça passe » ce n’est techniquement pas correct. Pouvez-vous m’aiguiller s’il-vous-plaît?
Un très grand merci d’avance!
Si si, l’imparfait est tout à fait correct dans un retour en arrière lors d’un récit au passé.
Le plus que parfait, vous le dites bien, a un aspect global (on considère l’action ou le fait globalement) et l’imparfait un aspect dit « sécant » (on considère le fait dans son déroulement).
Lorsque dans un récit au passé on fait un retour en arrière, on utilise en alternance plus que parfait et imparfait.
Merci Tara, ça me rassure! Mais nous sommes d’accords n’est-ce pas, techniquement il « manque » un temps à la langue française pour une concordance stricte? présent->passé simple->PQP, et présent (continu)->imparfait->???
On ne peut pas dire qu’il manque un temps ou alors il manque des temps.
En effet :
Il se leva et regarda par la fenêtre : il pleuvait.
Si on transpose au système du présent :
Il se lève et regarde par la fenêtre : il pleut.
La distinction entre des faits pris dans leur globalité et ceux qui sont en déroulement ne se traduit pas par un temps différent au système du présent.
Ou encore :
Il veut qu’il vienne immédiatement.
Il veut qu’il vienne dans quinze jours.
Là aussi on n’a que le subjonctif présent pour marquer un présent et un futur.
Les langues sont imparfaites, incomplètes sans doute ; mais on parvient le plus souvent à exprimer ce qu’on veut. Cependant, il est vrai que parfois, on est devant un manque, une imperfection dans le vocabulaire, la syntaxe…
Merci. Autant pour le présent ça ne m’a jamais dérangé (étant donné que je vis avec, au propre comme au figuré), autant l’équivalent de « l’action continue dans le passé » d’une action passée (donc le pendant de plus-que-parfait pour une action qui dure) me fait souvent défaut dans mes écrits :/
Attention à être très précis. L’action ou le fait traduit par un verbe à l’imparfait, ne dure pas plus qu’un fait exprimé par un verbe au passé simple.
Je dormis longtemps. C’est un bruit qui me réveilla.
Je dormais depuis longtemps quand un bruit me réveilla brutalement.
La différence est qu’avec le passé simple on appréhende le fait dans sa globalité et qu’avec l’imparfait, on est « au cœur » de son déroulement.
(Désolé pour le retard de réponse) Personnellement je me suis toujours basé sur un autre aide-mémoire. Dans la méthode que moi j’ai apprise, tout y est en rapport à ce que « la caméra du présent » regarde dans le passé:
il fit (à manger) -> la caméra regarde l’action alors qu’elle vient de se terminer
il faisait (à manger) -> la caméra regarde l’action alors qu’elle est en train de se faire
(c’est pour cela que j’ai comparé l’imparfait au présent continu (forme qui n’existe qu’en anglais à ma connaissance)). Aussi votre exemple me perturbe car je n’arrive pas à le replacer dans « mon outil », alors qu’en 45 ans il ne m’avait jamais fait défaut ^^,