Accord / le (la) plus / le voilà à + infinitif
Bonjour,
Je ne suis pas sûre à propos de trois points :
1. Faut-il faire l’accord dans cette phrase ?
Ici, autrefois passait (passaient ?) le car, et même auparavant le train.
2. la plus ou le plus ? C’est à Noël que cette robe était le plus appréciée. Mais, dans le cas suivant ? C’est certainement Sophie qui est la plus (le plus ?) à même de me renseigner.
3. La tournure « le voilà à + infinitif » est-elle correcte pour la langue écrite? Ex. : Le voilà à courir dehors et à harceler les poules de la basse-cour. Faut-il plutôt écrire : Le voilà qui court dehors et harcèle les poules…
Merci pour vos réponses.
Pour le point 1), je ne partage pas l’analyse de joelle. On a là deux indépendantes coordonnées, dont la deuxième fait l’ellipse du verbe passer. Les sujets de ces propositions étant singuliers, les verbes s’accordent au singulier :
Ici, autrefois passait le car, et même auparavant (passait) le train.
Concernant le point 3), cette construction n’est en aucun cas fautive – ni carrément, ni légèrement. Ce que souligne Grevisse, c’est que la tournure sans préposition à est rare (et semble-t-il limitée aux verbes de mouvement) et celle avec la préposition de, régionale.
Je ne sais pas quels sont les dictionnaires consultés qui signalent cette forme comme vieillie, si je m’en tiens au TLFi, la construction qu’il signale vieillie n’est pas équivalente à celle de la phrase de Marisa. Il s’agit de la tournure sans sujet : voilà parler = voilà qui est parlé.
On trouve facilement des occurrences de ce pronom + voilà + à + infinitif dans des publications contemporaines, juste quelques exemples pour ne pas rallonger le commentaire :
Et me voilà à tempêter bêtement une fois de plus comme l’insupportable petite fille gâtée que j’ai dû être.
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Et me voilà à manger ces belles dattes d’Algérie.
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Nous parlions gentiment business et nous voilà à nous demander « qui suis – je , où vais – je et sur quelle étagère ? »
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Et les voilà à ricaner en cercle !
source
Quant à la fonction de cette tournure, j’ai le sentiment – mais est-ce un sentiment très personnel ou est-ce un sentiment partagé ? – qu’elle donne un ton plus vif que la forme avec la relative. En cela, elle me rappelle l’infinitif de narration. Je me demande s’il ne peut y avoir aussi une notion d’inchoativité = cette forme infinitive équivaudrait à se mettre à.
(Par ailleurs, je me demande si avec certains verbes / certaines personnes la construction infinitive n’est pas « meilleure » que celle relative ; par exemple faire + nous : nous voilà à faire les imbéciles vs Nous voilà qui faisons les imbéciles. Il faudrait tester sur plusieurs verbes, pour voir.)
Bien le Bonsoir Marisa
Bonsoir les zamis, je vous laisse le soin de répondre aux questions plus faciles 🙂
Voilà + à + infinitif
On ne peut pas considérer que cette construction est carrément fautive puisque dans le Bon usage actuel on trouve les deux phrases qui suivent :
« L’infinitif est ordinairement précédé de à.
Nous voilà à les regarder avec stupéfaction. » [= Ex. forgé par le B.U.]
Cela dit, cette construction est vieillie ou vieille, selon les dict. consultés… Il est préférable d’écrire « Le voilà qui court… »
« Avec de chez des auteurs faisant parler des Francs-Comtois : ˚Me voilà d’entrer ( , cit. Rob., art. voilà , comme pop.). — ˚Nous voilà donc d’entreprendre cette charpente ( , Saison des loups, p. 191).
La construction directe est possible, quoique rare, avec un verbe de mouvement : Les voici partir pour la chasse ( , cit. – , § 2186). »
N.B. Je rappelle que le symbole ° signifie « n’appartient pas au français régulier ».
1) il faut mettre le verbe au pluriel, puisque les deux passaient
2) C’est à Noël que cette robe était le plus appréciée.
vous avez raison, c’est un superlatif relatif ( on ne compare pas la robe à d’autres robes).
Dans le cas suivant : C’est certainement Sophie qui est la plus à même de me renseigner. superlatif absolu. on compare Sophie à d’autres personnes.
Bonjour et merci Madame pour la 2ème réponse
Ça m’a aidé beaucoup
Edwin
Merci beaucoup à Phil-en-trope pour son avis sur le point 1 et son long développement sur le point 3…