Couleuvre verte et jaune
Bonjour,
Quelqu’un saurait-il expliquer pourquoi, dans le nom d’espèce, couleuvre verte et jaune, une couleuvre bicolore donc, la règle de l’accord de l’adjectif de couleur n’est pas respectée ?
Merci d’avance.
-soit d’une réalité vue comme un ensemble bicolore, et on laisse les mots invariables, usage à préférer pour plus d’un grammairien, notamment Hanse ;
– soit de deux indications distinctes, que l’on rapporte indépendamment au nom, et les adjectifs varient, surtout pour le genre, quand le féminin est audible.
Les adj. varient : Les petits rideaux rouges et blancs (M. Ouine, p. 86). , — Une écharpe rouge et blanche (Fils du jour, p. 221). , Leurs [= des vaches] robes tachetées, noires, noires et blanches (
Merci Tara de cette réponse. Ma question porte sur la pertinence de l’accord précisément fautif de l’adjectif du nom de cette espèce. Ce type de serpent est dénommé : couleuvre verte et jaune. Une bête qui porte les deux couleurs. Est-ce à la base une erreur de dénomination qui s’est perpétuée ?
Oui je connais la règle d’accord des couleurs. Ma question est d’ordre zoologique. Pourquoi cette espèce porte-t-elle un nom de couleur mal accordé ?
J’ai lu votre réponse à Tara, en effet, le nom d’espèce est figé avec l’accord de l’adjectif au nom couleuvre alors qu’elle est bien bicolore. viridiflavus est bien la traduction de vert et jaune. Pourquoi cela ? sans doute que l’on a voulu caractériser l’espèce ainsi et ce faisant, les adjectifs ne sont plus descriptifs mais en quelque sorte « lexicalisés » en lien avec le féminin.
C’est une option car je ne peux pas imaginer que les scientifiques aient méconnu les règles…
Merci Prince. Les exemples contraires à la règle de base sont-ils des licences accordées aux écrivains avec bienveillance par les grammairiens ? Ce genre de subtilité est déroutante. Va donc pour cette couleuvre qui de toute façon ne porte pas la couleur verte, car elle est noir et jaune.
Non, ce ne sont pas des licences orthographiques accordées aux écrivains par certains grammairiens.
Les éminents grammairiens Grevisse, Gosse et Hanse (notamment) considèrent qu‘il n’y a pas de règle absolue en l’espèce. Ils admettent la variabilité et l’invariabilité.
La Couleuvre verte et jaune est le nom français de l’espèce. Il a été ainsi figé par les naturalistes, sans égard pour les règles de grammaire. Et maintenant c’est son nom. Ce n’est pas la première erreur d’état-civil qui se perpétue et les scientifiques ne sont pas en reste : les noms savants en latin sont eux aussi truffés d’erreurs grammaticales. Par ailleurs, dans un texte scientifique en français, lorsque l’on parle d’une espèce dans son ensemble, elle prend la majuscule, ce qui est rarement appliqué dans un texte littéraire. Exemple de dialogue :
« Oh regarde ! Une couleuvre vert et jaune !
– Eh oui, c’est la Couleuvre verte et jaune, la plus grande espèce de serpents que l’on puisse trouver en France. »
Je dirais plutôt une couleuvre vert et jaune : » vert » et « jaune »sont des noms et n’ont pas à s’accorder avec couleuvre.
La couleuvre n’est pas verte. Elle n’est pas jaune non plus. Elle est d’un vert et d’un jaune mêlés.
Lorsque les éléments sont bicolores, on n’accorde pas l’adjectif de couleur. Donc votre phrase a l’air fautive, mais il est difficile de dire l’origine de la faute.
Apparemment, vous connaissez la règle :
Ainsi, des vaches noir et blanc sont bicolores (une robe tachetée) alors que des vaches noires et blanches sont soit blanches soit noires.
Voir ici pour des complications, avec un nom au pluriel.
J’ai lu votre réponse à Tara, en effet, le nom d’espèce est figé avec l’accord de l’adjectif au nom couleuvre alors qu’elle est bien bicolore. viridiflavus est bien la traduction de vert et jaune. Pourquoi cela ? sans doute que l’on a voulu caractériser l’espèce ainsi et ce faisant, les adjectifs ne sont plus descriptifs mais en quelque sorte « lexicalisés » en lien avec le féminin.
C’est une option car je ne peux pas imaginer que les scientifiques n’aient pas connu les règles…