Avalanche de pierre(s)
Bonjour,
Une avalanche (de neige), de boue… mais une avalanche de (la/du matériau) pierre est-elle possible ? Au regard de l’Académie et d’autres dictionnaires, une avalanche de pierres est-elle obligatoire ?
Merci !
C’est compliqué si on creuse, car la langue est faite d’usages mais il faut faire la différence entre la matière et l’élément isolé- avec ou sans pluriel. Parfois c’est délicat.
Par exemple, si l’on évoque l’alimentation des nourrissons, on peut dire les laits (d’origine maternelle et animale), mais après un certain âge, on boit du lait, ou on cuisine du lait. Un éleveur pourra faire une présentation de laits (s’il y a plusieurs provenances).
Une avalanche de neige : c’est la neige qui tombe en quantité ; « les neiges » ne sont employées que dans d’autres circonstances…
Si la neige tombe, on ne dit pas en revanche que la pierre a chuté en avalanche (on verra une pierre unique). Il ne s’agit pas du matériau, comme on dirait un mausolée de pierre, de marbre. Je vous conseille une avalanche de pierres, comme l’indique l’Académie dans son dictionnaire.
Par analogie. Une avalanche de pierres. (pourquoi analogie ? car à l’origine, avalanche signifie « tombée de neige » -étymologie).
Merci joelle et Tara pour vos avis.
C’est bien l’exemple du TLFi qui avait ancré un doute en moi : comment comprendre et décomposer ces « avalanches de pierre et de boue » ?
Comme la paroi (de pierre, de roche) qui tombe ?
Ainsi : soudain, une avalanche de pierre, des fragments de roche et des rochers tombent sur la route ?
Merci encore.
Lisez bien les 4 dernières lignes de ma réponse.
l’Académie vous répond.
Guill,
Pour répondre à votre dernière question :
Sans doute trouve t-on dans le TLFi cet exemple littéraire (tiré du Journal de Michelet) :
« P. ext. Chute d’une grande quantité de pierres dévalant de la montagne :
3. De toutes parts, ruisseaux qui sourdent, torrents qui grondent, avalanches de pierre et de boue à travers la route.
MICHELET, Journal, 1838, p. 283. »
Toutefois, il ne s’agit nullement d’une avalanche d’une « paroi de pierre », mais de la « chute d’une grande quantité de pierres ».
Plus généralement , à mon avis, il serait hasardeux de conférer à cet exemple (« avalanches de pierre ») datant de 1838 le caractère d’un exemple que l’on peut reproduire sans problème.
Il n’existe sur la Toile que de très rares autres occurrences de ce syntagme (pub pour du papier peint…).
De plus et surtout, les deux autres grands dictionnaires actuels (celui de l’Ac. fr. et le Grand Robert) ne donnent que avalanche de pierres. Il en est de même de tous les autres ouvrages dictionnairiques consultés, dont le Larousse en ligne.
Bref, je considère pour ma part qu’il s’agit d’un quasi-hapax à ne pas imiter.
C’est vrai Prince. Vous avez raison. Il me semble que ce « avalanche de pierre » est littéraire. Un effet de style.
On peut utiliser les deux acceptions de « pierre » :
1- bloc parfois isolé de matière apparaissant à la surface de l’écorce terrestre. :
Avalanche de pierres : chute d’une grande quantité de pierres dévalant de la montagne
avec le sens de : avalanche de cailloux.
2- la matière (toujours au singulier)
A rapprocher de : Jamais, de mémoire de biffins partis au premier jour, et revenus, on ne sait comme, de la Marne et de l’Yser, de l’Artois et de la Champagne, on n’a subi pareille avalanche de fer et de feu.
Il faut noter que la préposition « de » a des sens différents en 1 et en 2
Avalanche de pierres = les pierres tombent comme une avalanche
Avalanche de pierre : l’avalanche est en pierre
Exemples pris dans le TLF