être familier / être familiarisé
Bonjour,
Quelles sont les formes que l’on peut employer et y a-t-il une différence au niveau du sens ?
être familier avec…
être familier à…
être familiarisé avec…
être familiarisé à…
Je me suis retrouvé dans un décor familier : un décor bien connu de …(adjectif)
Cette ville m’est familière. Je la connais bien.
Je me suis familiarisée avec cette technique.
être familier avec : ce n’est pas correct
Merci pour votre réponse.
Mais je ne comprends pas, vous dites que « être familier avec » n’est pas correct. Pourtant j’ai trouvé ceci dans le TFLi :
Soit, je l’ai trouvé aussi, mais ce n’est pas parce qu’un auteur l’a utilisé que c’est très répandu ou correct.
a) Julien est familier avec cette procédure depuis longtemps.
b) Cette procédure est familière à Julien depuis longtemps.
La phrase 1b) est correcte. La tournure familier avec semble inspirée de l’anglais to be familiar with. En français, familier signifie « bien connu » et non « qui connaît bien ». Ce n’est pas Julien qui est bien connu de cette procédure, mais la procédure qui est bien connue de Julien.
Cependant, voici le début et la fin de cet article, qui traite de la question :
« C’est une sorte de malédiction pour une locution de ressembler d’un peu trop près à son pendant anglais ; elle risque tôt ou tard de se voir stigmatiser comme calque. C’est le cas d’« être familier avec ». Il est vrai que si on connaît un peu l’anglais, ce tour fait automatiquement penser à to be familiar with. Et pourtant, c’est un usage qui est vraisemblablement tout à fait français. En tout cas, il est pas mal plus vieux que vous et moi. »
« Pour revenir à notre locution, elle a beau être condamnée, une demi-douzaine de dictionnaires l’admettent, et de nombreux auteurs l’emploient. Alors, je ne vois pas ce qui pourrait vous faire hésiter à affirmer, sans honte, que vous n’êtes pas familier avec le fonctionnement de votre magnétoscope. C’est aussi mon cas. »
(Sinon, il y a évidemment être familier avec qq = se comporter de façon naturelle / (trop) libre.)
Très intéressant article, exemples et citations à l’appui. J’ai dû rencontrer des professeurs puristes ou réducteurs qui recommandaient la phrase B). Le sujet a fait débat apparemment.
Nos amis québécois sont hantés par les anglicismes. C’est tout à leur honneur, mais cela les pousse parfois dans des combats spécifiques ou localisés que nous ne connaissons pas en Europe.
En effet, je constate !
La question est intéressante.
Familier comme adjectif est un mot apparemment énantiosème (cf. hôte, louer, etc.), dont le sens est réversible entre deux éléments. C’est la préposition (à, de, avec) qui fait la différence.
1. S’agissant de personnes, à et avec indiquent clairement la direction de qui est considéré comme comme faisant partie de la « famille » :
– je lui suis familier (à lui) : il me considère comme de sa famille ;
– je suis familier avec lui : je le considère comme de ma famille ;
La préposition de n’est pas utilisée (on passe au nom: je suis un familier du couple).
2. S’agissant d’un objet et d’une personne : la notion est plutôt celle d’habitude.
– le sujet m’est familier ;
– je suis familier avec le sujet ;
– je suis familier du sujet : cette forme est devenue prédominante au XXe siècle, ce qui explique que la construction avec avec semble un peu surannée alors qu’elle était courante chez de grands auteurs classiques…
(Se) familiariser indique un processus (et son résultat), entre une personne et un objet : J’ai mis du temps à me familiariser avec le grec ancien. Exclusivement avec la préposition avec.
Je suis familier avec le sujet… Je suis familier du sujet… (Est-ce que vous ne confondriez pas avec « coutumier du fait » ? )
L’article de mise-en-trope remet les choses au clair : si cela ne choque personne, allons pour familier du sujet, que le CNRTL donne correct « dans un sens actif ».
Je m’étais rangée aux arguments apportés …
J’ai vu. Je disais non à la confusion avec « coutumier de ». Tout est bien !