l’autorisation qu’il vous a plu de m’accorder. doit on accorder « plu » avec autorisation?
‘autorisation qu’il vous a plu de m’accorder. doit on accorder « plu » avec autorisation?
le participe passé des verbes plaire, déplaire et complaire reste invariable en toutes circonstances, comme on plaît à quelqu’un, mais on ne plaît pas quelqu’un ou quelque chose, alors il n’y a pas de COD.
Elle m’a plu = elle a plu à moi.
Ici, « plaire » signifie « convenir ».
Il a convenu « à moi » « de faire ceci », il m’a convenu de faire ceci.
Il a plu « à moi » « de faire ceci », il m’a plu de faire ceci.
Ni « convenir » ni « plaire » n’ont de COD. Ils ont d’autres compléments, mais pas de COD. Il n’y a pas d’accord à faire avec l’auxiliaire « avoir ».
Quant au mot « autorisation », il est COD du verbe « accorder ».
L’exemple final de mis-en-trope, avec un pronom « le » qui reprendrait un supposé COD de « plaire » est une erreur.
Le principe de Joëlle de l’invariabilité du participe « plu », présenté comme une exception, est hors sujet ici. Son équivalent « devenu » n’est pas invariable. Il n’y a d’intérêt à évoquer l’invariabilité de « plu » qu’à cause de sa forme pronominale (elle s’était plu à…) qui peut soulever la question de l’analyse du pronom « se ».
Sur la pronominalisation, en voici un exemple (il y en a d’autres, faciles à trouver, même si la tournure n’est pas ultra fréquente, loin s’en faut).
Affermis ses œuvres dans la justice et accorde au fils de ta servante, comme il te l’a plu à l’égard des élus de l’humanité, de se tenir devant toi à jamais.
source
Sur le COD
L’argent coule à flots.
Il coule de l’argent à flots.
De l’argent, il en coule à flots.
Il prend de l’argent.
De l’argent, il en prend.
Comment analyses-tu en dans Il en prend ? Et dans Il en coule ?
Je ne vois pas le rapport mais je réponds si ça peut vous aider :
Il prend de l’argent, « argent » est cod.
Il en prend, « en » ressemble à un cod.
L’argent coule, « argent » est sujet.
Il coule de l’argent, conjugaison impersonnelle, « argent » est sujet réel.
Il en coule, conjugaison impersonnelle, « en » ressemble à un sujet réel.
Et sinon, un gars que je ne connais pas, il y a 250 ans, a mis un cod à plaire (il te l’a plu au lieu de il t’a plu de le faire), qu’est-ce qu’on y peut ? Je n’en suis pas responsable. Allez râler ailleurs.
Le rapport me parait clair : en n’est pas pronom sujet, il me semble.
Sujet apparent, sujet réel, absence de COD, c’est une analyse (traditionnelle, qui mélange allègrement syntaxe et sémantique), mais ce n’est pas la seule.
D’autres considèrent que l’on a un sujet il (dit apparent, mais c’est de la sémantique et non de la syntaxe) qui comme il se doit pour un sujet, régit l’accord du verbe ; et un COD d’accorder (dit apparent, mais c’est de la sémantique et non de la syntaxe), qui comme il se doit pour un COD peut être pronominalisé en le (la, les, en), contrairement à un sujet qui se pronominalise en je, tu, il, elle, on, nous, vous, ils, elles.
Je ne mets pas de liens, puisque tu ne les lis pas, mais si tu veux un peu sortir de tes certitudes et élargir tes horizons, ça se trouve facilement.
Quant au fait que la pronominalisation ne pourrait se faire dans le cas présent qu’avec le faire, ça n’invalide en rien la fonction COD du complément infinitif, c’est juste que ce dernier n’est pas toujours pronominalisable (et même plutôt rarement) avec le tout seul :
Il commence à écrire = Il commence à le faire et non *Il le commence.
Ce qui n’enlève rien au fait que à écrire est COD de commencer.
Et je ne râle pas, quelle drôle d’idée, tu me prêtes décidément des émotions que je n’ai pas.
(paragraphe inutile) Dans le cas du COD (il reste trois livres, il en reste), c’est parce que j’ai bien conscience que ce n’est pas la seule analyse possible que je précise que le pronom « en » pourrait être analysé comme autre chose qu’un simple pronom COD en disant « il ressemble à un COD ». Le Grevisse, par exemple, parle de la nuance, mais considère quand même que « en » est un COD devenu partitif et pose un problème d’accord mais conserve la fonction de COD. Je l’ai appelé « COD d’apparence ». Le Grevisse préconise (ou constate, je ne sais plus) l’absence d’accord mais ne remet pas en cause le fait que « en » soit un COD. Je ne me souviens pas comment il analyse, s’il le fait, « il en reste trois », qui permet plusieurs interprétations sur l’identification du COD. (« Trois » est-il sujet réel, COD, complément de « en » ?). C’est une question abordée plusieurs fois sur ce site, à chaque fois pour l’accord. L’interprétation n’a par ailleurs d’intérêt orthographique qu’avec un participe passé. Si nous nous dégageons de la question de l’orthographe du participe passé, c’est simplement la preuve qu’il nous faut une nouvelle approche grammaticale de notre langue, et non une série de règles arbitraires et incohérentes servant la seule orthographe.
(paragraphe inutile) Le problème entre sujet apparent et sujet réel m’a toujours interrogé, mais les conséquences qu’on en tire orthographiquement, systématiquement appliquées par les auteurs de référence, fournissent globalement une approche cohérente. Je me suis fondu dans les règles enseignées et l’écriture des auteurs, sans les remettre en cause (bien que l’envie ne me manque pas de le faire). Ces conséquences s’appliquent à la fois avec l’auxiliaire avoir et avec l’auxiliaire être.
Il est tombé de la pluie -> La pluie qu’il est tombé.
Il a plu de grosses gouttes -> Les grosses gouttes qu’il a plu.
Je ne prétends pas avoir approché ici le meilleur style, mais avoir bien cadré ma syntaxe dans les règles en vigueur : jamais d’accord dans une construction impersonnelle.
(paragraphe inutile) Mais je n’ai pour l’instant rappelé que des règles simples que j’accepte concernant l’accord du participe passé avec avoir, l’absence générale d’accord avec le COD « en » pour cause de partitivité, l’absence générale d’accord dès qu’il y a construction impersonnelle (auquel cas on cherche le sujet réel et le COD réel).
Ces trois paragraphes qui précèdent servent juste à vérifier qu’on part sur les mêmes bases.
En particulier, dans « il a plu des grosses gouttes », « des grosses gouttes » n’est pas COD de pleuvoir. Si c’est cette règle de grammaire que vous voulez contester, avec de bons arguments, je lirai votre texte avec intérêt.
Mais c’est vrai qu’avec mon « plu » (de pleuvoir) il est difficile de chercher un sujet ou un COD (est-ce que des gouttes pleuvent ou est-ce qu’il pleut des gouttes ?). La construction de « pleuvoir » semble par nature impersonnelle.
Tandis qu’avec plu (de plaire), ce verbe a normalement un sujet évident et obligatoire. Et j’ajoute provisoirement (bien que j’aie compris que c’est cela que vous contestez), que « plaire » a toujours un sujet mais jamais de COD.
Dans ‘il m’a plu de », il y a une construction impersonnelle, mais cette construction impersonnelle n’est pas obligatoire. Il suffirait de mettre le sujet réel devant le verbe « plaire » et la question serait réglée (faire cela m’a plu).
En revanche, inventer un COD à ce verbe est d’une grande audace.
(paragraphe inutile) Hier, j’ai un peu réfléchi au mot « de » pour vérifier que n’étions pas simplement devant une construction indirecte qui empêcherait l’existence d’un COD. J’y ai vite renoncé, en admettant qu’on met parfois ce mot « de » devant un infinitif. J’accepte de partir. J’accepte cela. Partir, je j’accepte. De partir, je l’accepte… C’est une question intéressante, mais qui n’est pas au cœur de la question. « De partir » peut être un COD pronominalisable en pronom COD, à la forme accusatif. Je ne fais pas de différence entre votre « de m’accorder ceci, il vous l’a plu » et « m’accorder ceci, il vous l’a plu ». S’il y avait une petite rupture dans votre argumentation (la rendant plus difficile à suivre), une argumentation avec « de » et une conclusion sans « de », et si elle m’a perturbé quelques secondes, je n’y fais aucune objection.
Ma seule objection est que « m’accorder cette autorisation », « de m’accorder cette autorisation », n’est pas COD mais sujet de « plaire » : cela me plait, cela m’a plu.
La construction impersonnelle (avec un sujet apparent) peut introduire un sujet réel. Je ne dis pas que ça doit nous satisfaire, mais l’analyse et ses conséquences sont tellement cohérentes que je m’y suis fait et que j’y crois. Je n’y trouve pas d’artifice malhonnête comme on en trouve parfois dans certaines règles enseignées dans d’autres domaines de la grammaire.
Dans une courte phrase de ma réponse à billy07, j’ai dit que vous vous trompiez en disant que ce qui suivait le verbe était un COD, mais que c’était un sujet (une chose convient, une chose plaît, « plaire » a toujours un sujet et jamais de COD). Ce n’est pas dans un esprit contestataire que j’ai écrit cette phrase, au contraire, je représentais ainsi au moins 99% des livres de grammaire et des dictionnaires.
Pour ce qui est du COD non pronominalisable, je suis prêt à vous croire, mais là je serais d’accord pour une explication courte ou un lien (j’ai rencontré des cas dans le cadre d’expressions figées mais c’est tout). De toute façon notre question de base est inverse : un pronom « accusatif » peut-il représenter un COD théoriquement inexistant ?
Si vous le souhaitez, ouvrez un sujet pour prétendre l’inverse. S’il est bien amené, j’y participerai, si c’est de la polémique gratuite, je l’ignorerai. En même temps ne me faites pas trop confiance, car hier encore je me promettais de plus vous répondre, et j’ai craqué. Pas seulement par esprit combatif mal placé, mais pour vérifier que vous ne nous fournissiez pas un argument valide allant à l’encontre de toutes les règles que nous donnons ici aux questionneurs. Or ce n’est pas le cas, ce que j’ai tenu à faire savoir à Billy s’il nous lit : « plaire » n’a pas de COD, jamais.
Je dis donc que dans votre commentaire, « en » est pronom sujet, avec la même légère nuance qu’on applique au « en » COD, c’est-à-dire l’ajout éventuel d’une notion partitive. Si cette notion a une certaine importance pour un pronom COD (orthographe), elle n’en n’a pas pour un pronom sujet.
Et effectivement, vous n’avez pas râlé ici, je me suis trompé. Comme j’ai lu plusieurs de vos commentaires à la suite, je les ai confondus, en répondant à plusieurs commentaires à la fois. Et si vous n’avez pas mérité mon agressivité cette fois-ci, mettons que ce sera pour toutes les autres fois où j’aurai oublié de vous agresser. L’agression gratuite n’est pas la seule solution pour trouver une réponse à une question, mais elle aide. L’aplatissement du débutant curieux devant le supposé expert n’a jamais fait progresser la connaissance.
Comme c’est passionnant et clair ! La pédagogie et la communications chevillées au corps ! Bravo !
J’ai oublié l’esprit de synthèse, pardon !
autorisation n’est pas COD de plaire, mais de accorder. On a donc :
L’autorisation qu’il vous a plu de m’accorder
Le COD de plaire est le complément infinitif de m’accorder. Comme il n’est pas placé avant l’auxiliaire, la question de l’accord ne se pose pas. Toutefois, même si ce complément était antéposé (usage rare, mais non impossible), le participe resterait au masculin singulier (à valeur de neutre ici), l’infinitif n’ayant pas de genre.
M’accorder cette autorisation, il vous l’a plu.