Sans que + (ne) + encore/rien/personne
Bonjour à tous et à toutes,
J’ai compris que le ne explétif ne s’emploie, après « sans que », seulement si la principale est négative. Néanmoins, je me trouve souvent devant ce genre de situation :
« Plus la réalité lui déplaît, plus ses rêves, sans qu’il (n’)en ait encore forcément conscience, prennent forme. »
« La progression fut lente, sans que rien (ne) puisse l’interrompre. »
« Il nagea une heure, sans que son énergie ni sa rage (ne) se consomment entièrement. »
Faut-il utiliser un « ne », selon vous, dans ces cas ?
Merci infiniment
Bonjour,
Puisque les principales ne sont pas négatives, on ne doit pas utiliser ne.
Si elles l’étaient on pourrait mettre le ne, mais ce ne serait toutefois pas une obligation.
Voir ici un article à ce sujet qui me parait bien fait.
Bonjour,
1° La question de ne explétif ne se pose pas en termes d’obligation (cf. votre faut-il).
Elle se pose en termes de possibilité : Peut-on employer ce ne après que et, dans l’affirmative, dans quel(s) cas ?
2° A cet égard, il existe des divergences entre grammairiens. L’Académie française paraît même ne pas être conséquente de nos jours : elle dit qu’il faut éviter l’emploi de ne explétif après sans que, mais ailleurs elle semble bien le le recommander (sic !) en langage soutenu dans un certain cas :
« Sans que
Cette locution conjonctive n’appelle pas l’emploi de la négation. Sans que personne s’y oppose, sans qu’on en ait rien su.
Mais, dans les propositions introduites par sans que, lorsqu’elles s’insèrent dans un contexte négatif, on peut utiliser le ne dit explétif, que n’exige pas la correction grammaticale, mais qui est recommandé dans la langue soutenue. Il vient sans qu’on l’en ait prié, Il ne vient jamais sans qu’on l’en ait prié ou sans qu’on ne l’en ait prié sont toutes des phrases correctes. Seule la phrase Il vient sans qu’on ne l’en ait prié serait fautive. »
3° Il faut savoir que beaucoup de grammairiens critiquent ne explétif après sans que parce que sans est négatif à lui seul, même si l’usage littéraire n’est guère sensible à ces critiques.
4° Compte tenu de ce qui précède (2° et 3°), il y a longtemps que j ‘ai abandonné l’emploi de ce ne après la locution après que : c’est plus simple et pas fautif. Et je ne suis pas le seul :
-voyez la réponse de Chambaron ici ;
– voyez ce billet de l’excellent Marc.
5° Mes conclusions pratiques
N’employez pas le ne explétif dans vos trois phrases soumises. Ne l’utilisez plus après sans que (vous n’aurez plus à vous poser de question, et l’absence de ce ne ne sera pas fautive puisque, au mieux, il est facultatif par définition.
Cordialement
Compte tenu de ce qui précède (2° et 3°), il y a longtemps que j ‘ai abandonné l’emploi de ce ne après la locution après que
Coquille.
Oui. Merci. 🙂
Cobrastarship, je suis certain que tu as lu « après la locution sans que ». 🙂
Évidemment. 🙄
Merci beaucoup !
Je t’en prie ! 🙂
J’ai dit une bêtise ? On m’explique? Merci.
Tara, quand je suis arrivé sur ce site, je me suis ému de quelques votes manifestement illégitimes, puis j’ai rapidement constaté qu’ils étaient finalement relativement courants, ce qui m’a conforté dans ce que je pense de ce genre de systèmes = globalement ineptes.
Voyez par exemple ci-dessus les 10 votes positifs obtenus par Prince pour son De rien…, autant pour une non-réponse dans une autre récente question sur les motifs floraux, le bois, la peinture…, les mêmes 10 votes obtenus il n’y a pas très longtemps par un autre intervenant pour une réponse hors sujet et surtout fausse, bref entre les petits plaisantins qui prennent leur plaisir comme ils peuvent et ceux qui se créent des comptes multiples pour s’auto-attribuer des votes positifs ou donner des votes négatifs fantaisistes, les biais sont multiples et faciles. C’est nul, mais sans importance.
Oui, vous avez raison Mis-en-trope.
cela arrivera sans que je ne puisse rien y faire / sans que je puisse rien y faire ?
Attention Cobrastarship, puisqu’on réfléchit ici sur l’emploi de « ne », je me permets une précision :
Vous écrivez : […] le ne explétif ne s’emploie, après « sans que », seulement si la principale est négative.
Avec « seulement » on n’utilise jamais « ne ». Pas de double négation donc.
>>> le « ne » explétif s’emploie, après « sans que », seulement si la principale est négative.