nous-mêmes ou soi-même ?
Bonjour,
Quelle est la phrase la plus correcte ?
Quoi qu’il nous arrive, c’est toujours un face à face avec nous-mêmes.
Quoi qu’il nous arrive, c’est toujours un face à face avec soi-même.
Merci !
HV
D’accord avec nadine, et en complément, le nous peut également renvoyer à un collectif indéfini (on), mais comme il n’existe pas de forme tonique pour on, mais comme il n’existe pas de pronom complément atone spécifique à on, le nous s’impose. Pour éviter cette « incohérence », il faudrait tourner la phrase autrement, avec un on sujet. Par exemple :
Quelle que soit la situation à laquelle on est confronté, c’est toujours un face à face avec soi-même.
Rectification, en l’espèce nous n’est pas tonique, il est atone (COI), mais comme il n’existe pas de forme de ce pronom spécifique à on, le nous en fait office.
En fait tout dépend si le « nous » de « quoiqu’il nous arrive » représente :
– un « nous » collectif dans ce cas avec « nous-mêmes »
– un « nous » qui représente en fait « je » et là avec « soi-même »
Bonjour,
Je vous remercie pour ces explications. Néanmoins, la phrase suivante est-elle correcte ?
Quoi qu’il nous arrive, c’est toujours un face à face avec soi-même.
Bien à vous,
HV
(avec « nous » compris comme collectif indéfini)
Oui, elle est correcte (bien qu’elle risque d’être rejetée par les personnes très puristes).
Un exemple similaire (presque similaire – puisqu’en l’occurrence le pronom tonique soi correspondant à on était possible) extrait du TLFi (en fin d’article, dans le paragraphe remarques générales (Rem. gén.)) :
2. Substituts de on. […]
b) Par nous ou vous. Les livres, c’est comme les amis, on ne les choisit pas librement. Ils s’imposent à vous (Daniel-Rops, Mort, 1934, p.386)
« On a souvent besoin d’un plus petit que soi » !
La BDL :
« Le pronom soi est un pronom réfléchi de troisième personne. C’est la forme pronominale disjointe qui correspond au pronom conjoint se, tout comme moi et toi correspondent à me et te. D’emploi relativement peu fréquent si on le compare aux autres pronoms disjoints, soi recule progressivement, depuis le XVIIe siècle, devant les pronoms lui, elle, eux et elles. Soi, dont les emplois se limitent presque exclusivement à la fonction de complément, est généralement précédé d’une préposition. On le rencontre souvent renforcé de même (soi-même).
- Le pronom soi est habituellement en rapport dans la phrase avec un sujet « indéterminé », soit que ce sujet est un pronom indéfini (on, nul, personne, quiconque, tel, chacun, etc.), soit que la phrase ne comporte aucun sujet exprimé, le verbe étant alors à l’infinitif. Soi peut également être complément du nom dans des contextes de portée générale. Dans tous ces emplois, soi se réfère à des personnes.
Exemples :
– Quand on est amoureux, on n’est plus vraiment soi-même.
– Dans la vie, c’est chacun pour soi.
– Être libre, c’est ne dépendre que de soi-même.
– Il ne faut jamais s’attaquer à plus fort que soi.
– Rien n’est plus agréable que d’avoir du temps devant soi.
– Le contrôle de soi va souvent de pair avec la confiance en soi.
2. Dès qu’il s’agit de sujets « déterminés » ou de choses, soi cède la place aux pronoms lui, elle, eux et elles.
Exemples :
– Depuis qu’il est amoureux, André n’est plus vraiment lui-même.
– Ses filles veulent être libres et ne dépendre que d’elles-mêmes.
– Avec sa témérité habituelle, il s’est attaqué à plus fort que lui.
– Rien n’est plus agréable à Marie que d’avoir du temps devant elle.
– Beaucoup d’enfants ont très peu confiance en eux. »