emploi de « savoir »
Bonjour,
Je vois souvent l’emploi du verbe « savoir » dans certains textes, mais je ne comprends pas son emploi.
Par exemple : « Tu sais l’amour et son ivresse. Tu sais l’amour et ses combats ; Tu sais une voix qui t’adresse. Ces mots d’ineffable tendresse ».
Ou : « Je sais les hivers, je sais le froid ».
Ou encore : « Tu sais l’amour, tu sais la passion. Oui, c’est écrit, c’était dit ».
Merci de bien vouloir me dire ce que signifie exactement l’emploi du verbe savoir dans ce genre de contextes.
Excellente journée à tous !
Le verbe savoir a le sens de connaître, expérimenter, c’est soutenu et littéraire mais assez actuel.
L’emploi du verbe « savoir » en ce sens-là , est surtout poétique.
Il est plus fort que « connaître précisément. Il y a l’idée d’une connaissance intime, d’une expérimentation.
Voici un extrait du Bateau ivre de Rimbaud :
Je sais les cieux crevant en éclairs, et les trombes
Et les ressacs et les courants : je sais le soir,
L’Aube exaltée ainsi qu’un peuple de colombes,
Et j’ai vu quelquefois ce que l’homme a cru voir
Oui, pour moi, c’est « connaître par expérience ».
Je sais l’amour, car j’en fais l’intime expérience.
Ah, Le Bateau ivre !…
Bonne nuit, Tara. 🙂
😌
Je vous remercie beaucoup Joëlle, Prince et Tara, même si j’avoue que malgré vos explications cet emploi du verbe « savoir » m’est encore difficile à comprendre… « savoir les cieux », « savoir le soir », « savoir l’amour »… vraiment bizarre je trouve.
Excellente journée à tous !
Julien, on peut trouver Je sais les cieux « étrange ». Mais ce tour (extrait du Bateau ivre) appartient à la liberté du poète (Rimbaud).
On peut même ne pas aimer du tout. Louis Aragon – autre grand poète -trouvait vulgaire ce poème :
Rimbaud rejoint en septembre 1871, Verlaine à Paris avec ce long poème, le « Bateau ivre », qu’il va réciter au cénacle parnassien. L’accueil est enthousiaste ! Pourtant, écrira Louis Aragon, admirer le “Bateau ivre” est un signe de vulgarité de l’esprit… ». Sans partager ce propos, on peut admettre que le succès même de Rimbaud auprès des Parnassiens rend le poème soupçonnable de n’être encore qu’un texte d’apprentissage, le dernier et le plus magistral, plus qu’un texte vraiment révolutionnaire.
La phrase Elle pleurait d’abondantes larmes a, ici récemment, été appréciée diversement : joli pléonasme, agréable, poétique et même très poétique contre n’éveille pas mon sens esthétique. Chacun sa poésie, chacun ses goûts…
Reste que l’art n’est pas une question de goût…
Prince (archive)
J’aime beaucoup ce poème adressé à u ami par Arvers.