critères d’un COD
Bonjour , je demande l’analyse grammaticale de la phrase « je sens le parfum » avec une certaine certitude que le mot parfum n’est pas un COD puisqu’il ne satisfait pas les 4 critères de confiance d’un COD
le parfum, ce n’est effectivement pas un COD (malgré les apparences piégeuses : tu sens quoi ? tu sens le parfum, le verbe sentir dans le sens dégager une odeur, un parfum n’est pas transitif) mais plutôt un complément circonstanciel (sous-entendu : tu sens comme le parfum).
Dans ce sens en effet c’est cohérent, ce qui montre les limitations ténues entre les fonctions.
La grammaire n’est pas une science exacte.
Donc un complément essentiel de comparaison.
Car le complément est essentiel dans ce sens.
Oui en effet car le complément, s’il n’est pas présent est au moins sous-entendu. Par exemple : cette viande sent.
Donc complément essentiel mais je dirais de manière pour inclure les autres cas : bon/mauvais/fort/etc.
Au demeurant, un des critères permettant, selon certains, de reconnaître un C.O.D. est celui de la substitution. On remplace l’élément qui répond aux questions traditionnelles (qui ? quoi ?) par un adjectif (cf. M. Grevisse, I.-M. Kilinowska, etc.). Le résultat de ce test doit être négatif si l’on veut éviter la confusion avec l’attribut du sujet. Le chien conduit l’aveugle –> °le chien conduit aimable. ++> L’aveugle est C.O.D. de conduit. Ma soeur est pianiste –> ma soeur est gentille ==> pianiste est attribut du sujet ma soeur.
La phrase a deux sens : je sens (je respire l’odeur) ou j’exhale l’odeur …
Mais dans les deux cas, ll me semble que parfum est un complément direct objet du verbe sentir: je sens « quoi » le parfum.
Peut-être devez-vous énoncer les critères du COD pour que je sache ce qui ne va pas.
Bonjour,
A votre avis, quel est le critère qui n’est pas rempli ? Celui de la substitution? celui de la pronominalisation ? Etc.
pour bien définir le sens de la phrase , j’entre à une classe par exemple et j’annonce « je sens le parfum » ce qui va nous présenter un verbe intransitif n’admettant pas un COD correcte
je confirme la réponse de Nicola, le parfum est un complément d’objet interne dans cette phrase et même aussi dans » ça sent le chocolat » on peut pas la transformer en passive .
Prince a écrit : On remplace l’élément qui répond aux questions traditionnelles (qui ? quoi ?) par un adjectif (cf. M. Grevisse, I.-M. Kilinowska, etc.). Le résultat de ce test doit être négatif si l’on veut éviter la confusion avec l’attribut du sujet.
Attention, parce que c’est ouvrir un boulevard pour l’erreur.
Il parle doucement > il parle fort/bas : je peux donc remplacer « doucement » par un adjectif : « doucement » est attribut du sujet°.
Bon, mon exemple est mal choisi car généralement on repère l’adverbe grâce au suffixe -ment.
Le tissu sent le lilas > le tissu sent bon : lilas est attribut du sujet°.
Or on a vu qu’il n’est ni attribut ni COD mais CC de manière.
Et encore :
Ces pommes pèsent 500 grammes > ces pommes pèsent lourd : 500 grammes est attribut du sujet°.
Dans ces cas on remplace par un adjectif devenu adverbe, certes; encore faut-il être en mesure de le reconnaître.
Prince : On peut aussi reconnaître le complément d’objet direct par la transformation interrogative. Il commute avec Qui est-ce que… ? (si le complément représente une ou des personnes) ou Qu’est-ce que… ? (s’il ne s’agit pas de personnes
Voici des énoncés très fréquents :
Qu’est-ce/ qu’est devenue votre fille ? Elle est mère de deux enfant à présent.
Qu’est-ce/qu’est devenu Pierre ? Oh, il est mort.
Et on tombe sur des attributs
Prince : Conclusion : Donc, avant d’affirmer « C.O.D. » ou « non C.O.D. », il faut annoncer quel(s) critère(s) on retient et pourquoi !
Je ne pense pas non. On ne peut pas choisir entre les moyens de vérification parce que quels seraient exactement les critères (justement) à retenir pour choisir une méthode plutôt qu’une autre ? Cela supposerait qu’on sache à l’avance qu’on a affaire à un COD.
Voir à ce sujet les exemples ci-dessus.
Je pense que pour détecter un COD il faut vérifier la structure de la phrase en procédant à la transformation passive. Seules les phrases : agent sujet + verbe actif + objet complément direct peuvent devenir objet sujet + verbe passif + agent complément.
Et même une phrase du type :
Je mange une pomme *> une pomme est mangée par moi reste correcte même si peu fréquente; elle peut être utilisée dans un contexte particulier. Mais c’est par moi qu’elle a été mangée cette pomme je te dis!
* la langue privilégie dans les phrases de cette structure : sujet animé et complément inanimé et : pronom sujet plutôt que pronom complément.
S’il s’agit de la pronominalisation :
Je sens le parfum (qui s’échappe du flacon) : je le sens est très correct. Aucun problème « parfum » est COD.
Mais : je sens le parfum (c’est mon odeur) : je le sens n’est pas correct.
Voici comment j’analyse ceci :
Si on opère une substitution on a : je sens le parfum/ bon/mauvais/fort/la rose/ le soufre : c’est le verbe sentir qui est modifié par un adverbe, complément de manière .
Il semble que le parfum répond ici à la question « comment ? » en même temps qu’à la question « quoi ? »
En ce cas « parfum » serait un COD un peu particulier.
En fait, tout dépend des critères qu’on emploie !
Certains retiennent le seul « critère » de la construction du verbe avec ou sans préposition.
D’autres identifient le C.O.D. au moyen de cinq procédés. Cf. par ex. Maurice Grevisse, in La phrase.
D’autres encore , à l’aide de quatre.
Le Bon usage actuel use de deux moyens principaux (dit « principaux », mais n’utilise que ces deux-là).
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