excepté ceux … ou exceptés ceux…
Bonjour,
Faut-il accorder « excepté » ?
« Ces animaux ne connurent pas l’évolution (…), exceptés ceux qui (…) » ou
« Ces animaux ne connurent pas l’évolution (…), excepté ceux qui (…) » ?
Merci par avance,
Virginie
Bonjour,
Ici, excepté est une préposition invariable. Il signifie hormis, sauf.
Si excepté est placé après le comp. qu’il introduit, il est adjectif et s’accorde. …, les animaux exceptés. Il signifie non compris.
Bonjour Prince,
Excepté est un participe passé
Czardas, ne vous vient-il jamais à l’idée d’ouvrir un dictionnaire avant de poster ce genre de commentaire à l’emporte-pièce ? Par exemple le dictionnaire de l’Académie (mais un Petit Larousse, Robert ou tout autre dictionnaire usuel fera aussi bien l’affaire). Placé avant le nom comme dans la phrase ci-dessus, excepté est bien une préposition (et un adjectif lorsqu’il est placé après).
Merci Christian. 🙂
Bonjour Chris,
Il est évident que je consulte les dictionnaires très souvent, mais cette fois j’ai préféré ouvrir le B.U., car la question ne portait pas sur la nature du terme excepté mais sur son accord.
Autre référence : Précis de grammaire française ─ Grevisse.
Accord du participe passé ─ Règles particulières § 381 page 205
Dans le dictionnaire que vous citez on lit ceci
Ici aussi on parle de participes passés.
Bonjour,
► Règle:
Les participes passés : approuvé, attendu, certifié, compris, non compris, y compris, excepté, ôté, passé, supposé, vu, restent invariables lorsqu’ils sont placés immédiatement avant le nom ou le pronom.
Excepté les enfants , tout le monde doit partir.
Les enfants exceptés, tout le monde doit partir.
Remarque :
Ils s’accordent lorsqu’ils sont placés avant le nom ou le pronom par simple inversion.
Vue sous cette angle, la situation est différente.
► Voici des exemples pour fixer les idées :
Attendu vos diverses expériences, vous devez avoir beaucoup de choses à nous raconter.
Vu le temps nous pouvons partir sans craindre un orage.
Passé cinq heures de l’après-midi il n’y a plus de soleil dans cette vallée.
Lisez tout la préface y comprise.
Ce livre est intéressant, quelques longueurs exceptées.
Apportez une copie certifiée de vos diplômes.
Tout est compris, les déplacements exceptés.
Notez aussi :
Ôté est invariable lorsqu’il est placé après un nombre employé seul.
Quinze ôté de vingt, il reste cinq.
Vingt-sept ôté de soixante, combien reste-t-il ?
Dans la formule « lu et approuvé » qui précède la signature d’un document officiel les participes passés sont invariables.
Vous trouverez des informations complémentaires dans le B.U. de Grevisse § 311.
Beaucoup de prépositions proviennent d’autres classes de mots par « dérivation impropre » (je préfère le terme moins courant de « conversion lexicale »)
– des verbes au participe présent : durant, concernant, étant donné…
– des adjectifs : sauf…
– des combinaisons de mots : à côté de…
– adverbes + préposition : loin de – hors (rare maintenant comme adverbe)…
Et des participes passés : vu, excepté …
I. Tara, le Dict. historique de la langue française de A. Rey n’infirme pas vos dires pour excepté : comme préposition : apparition du PP : 1219 (même avant le verbe en 1267) ; apparition de la prép. : XIVe s.
II. Czardas, la huitième édition (du dict. de l’Ac.) que vous citez indique « sorte de préposition », et non pas PP ou sorte de PP. La neuvième indique ceci :
« EXCEPTÉ adjectif et préposition
xiiie siècle, comme adjectif ; xive siècle, comme préposition. Participe passé d’excepter.
1. Adj. Non compris. Dans cet emploi, Excepté est toujours placé après le nom, avec lequel il s’accorde. Musée ouvert tous les jours, les mardis exceptés. Les femmes et les enfants exceptés.
2. Prép. Hormis, à l’exclusion de, sauf. Dans cet emploi, Excepté, toujours placé avant le complément qu’il introduit, reste invariable. Musée ouvert tous les jours, excepté le mardi. Toutes ses filles sont mariées, excepté la plus jeune. Il a pensé à tout, excepté à vous laisser son adresse. »
III. Alors excepté dans Les animaux… excepté ceux-qui … est-il préposition ou participe passé ?
En fait, les spécialistes de la langue divergent :
Certains considèrent que dans l’emploi qui nous intéresse, excepté est une « sorte de préposition » ou une « préposition » (Académie, Hanse, Alain Rey, etc.) ; d’autres (je ne dis pas les autres) le dénomment » participe » (C. Narjoux, Pellat, Goose : § 259 du B.U. actuel*, etc.). Quant à Grevisse (1983), il indique que le participe excepté est invariable comme préposition (ça se complique !).
* « L’invariabilité est de règle pour les participes vu, attendu, excepté, compris, qui se comportent plus ou moins en prépositions. »
Pour moi, dans la phrase soumise par Virginie, l’invariabilité de excepté lui confère plutôt la nature prépositionnelle (prépositive) que participiale (ou adjective).
Cela dit, l’essentiel n’est-il pas de connaître la règle générale* d’accord de ce vocable ?
* Je laisse de côté le cas particulier où excepté placé avant le nom s’accorde avec lui.