a ou ait
Bonjour,
« Il est ravi que son dossier a été approuvé pour passer en commission. »
ou
« Il est ravi que son dossier ait été approuvé pour passer en commission. »
Merci pour vos lumières 🙂
Après le passé composé et que, il faut employer le subjonctif passé.
Il est ravi que son dossier ait été approuvé…
Bonjour grmber,
Ce n’est pas du passé composé (au passé composé, on dit il a ravi, pas il est ravi). Ce n’est pas non plus la voix passive (à la voix passive, on dit il est ravi par, pas il est ravi que). C’est simplement le verbe être, à l’indicatif présent, suivi d’un adjectif attribut. Mais cela vous le saviez évidemment : « il est ravi », c’est assez simple, et je suis étonnée que les deux premières réponses butent sur cette forme « sujet + être + attribut », assez courante.
L’adjectif « ravi » est suivi ici d’une « proposition subordonnée conjonctive complétive » qui est « complément de l’adjectif ».
Comme avec les complétives cod du verbe, le mode dépend du verbe ou de l’adjectif, de son sens, et de certaines notions comme la certitude, le souhait, l’hypothèse, la subjectivité, le sentiment, la forme affirmative ou négative…
Verbe : – Je sais qu’il vient, je me réjouis qu’il vienne.
Adjectif : – Je suis certain qu’il vient. Je suis content qu’il vienne.
Les adjectifs convaincu, certain, sûr… à la forme affirmative, sont suivis de l’indicatif.
– Je suis certain qu’il vient.
Avec « ravi », nous sommes dans la série des adjectifs subjectifs, comme content, triste, étonné, déçu… tous suivis du subjonctif.
– Je suis content qu’il vienne.
Vous choisissez librement le temps de la complétive, en cohérence avec le sens.
– Je suis content qu’il vienne, je suis content qu’il soit venu.
Vous n’avez bien sûr pas à appliquer les contraintes de temps mentionnées dans les autres réponses.
Dans votre cas, l’antériorité de la subordonnée (son dossier a été retenu) est marquée par un temps passé, c’est bien normal.
Donc : « il est ravi que son dossier ait été approuvé« .
La séparation entre description de la réalité et interprétation de la réalité n’est pas toujours totale. C’est peut-être l’utilisation du passé qui vous fait penser que le verbe ne devrait plus être conjugué au mode de l’hypothèse ou du souhait, puisque c’est une certitude.
Mais quand on a à la fois la certitude et l’impression subjective, c’est bien le subjonctif :
– Je suis certain qu’il est venu + j’en suis content = je suis content qu’il soit venu.
Donc, même si vous considérez que « son dossier a été retenu » est une certitude, le simple fait que la subordonnée dépende d’un verbe ou d’un adjectif d’impression, d’interprétation, de sentiment… suffit à conserver le subjonctif. En d’autres termes, si c’est au subjonctif au présent, ça reste au subjonctif au passé.
C’est assez difficile de deviner théoriquement s’il faut l’indicatif ou le subjonctif après certains adjectifs : je suis conscient qu’il a été, je suis désolé qu’il ait été, je suis convaincu qu’il a été, je suis surpris qu’il ait été… Mais en fait on ne choisit jamais, on identifie le mode nécessaire après tel ou tel adjectif en passant la complétive au présent, avec un verbe à la sonorité bien différente entre l’indicatif et le subjonctif, et alors l’usage s’impose à nous : je suis conscient qu’il est, je suis désolé qu’il soit, je suis convaincu qu’il est, je suis surpris qu’il soit… Et le mode utilisé au présent reste le mode à utiliser au passé.
Juliette a écrit : Mais en fait on ne choisit jamais, on identifie le mode nécessaire après tel ou tel adjectif.
Effectivement.
Ce qu’on choisit c’est précisément l’adjectif et le mode qui va avec, car c’est cette combinaison (adjectif + mode) qui fait sens.
Il en va de même après les verbes. j’espère qu’il viendra et je souhaite qu’il vienne, par exemple, ne sont pas strictement synonymes; évidemment à cause du sens précis des verbes introducteurs mais aussi parce qu’ils ne commandent pas le même mode.
Bonjour Juliette,
Vous avez écrit : « on dit il est ravi par, pas il est ravi que »
Voyez plutôt ceci :
2. a) [En parlant d’une pers.] Qui éprouve un vif plaisir. Synon. charmé, content, enchanté.
Ravi + compl. indiquant ce qui provoque ce plaisir
Ravi de + subst. Marie-Jeanne est ravie de son costume et ne veut plus le quitter (T’SERSTEVENS, Itinér. esp., 1963, p. 181).
Ravi de + inf. Mrs Norton ravie de quitter un insupportable mari aimait à se faire accompagner au théâtre, au bal, par Disraëli (MAUROIS, Disraëli, 1927, p. 72). V. ange ex. 25.
Ravi à l’idée de + inf. Père était ravi à l’idée de me voir épouser ce garçon d’avenir (TRIOLET, Prem. accroc, 1945, p. 302).
Ravi que + subj. Je suis ravi que tu me trouves injuste pour Baudelaire. Ce que j’en disais, c’était un peu pour te faire plaisir (RIVIÈRE, Corresp. [avec Alain-Fournier], 1906, p. 42).
Ravi quand, ravi si. Il sera bien ravi si le Roi s’amuse fait fiasco (HUGO, Corresp., 1832, p. 514). Barthélemy reçut un ballot par le roulage. Et quand l’ayant ouvert il y trouva des livres (…) il fut le plus ravi des hommes (POURRAT, Gaspard, 1922, p. 163).
Ravi de + subst. précisant le sentiment éprouvé. Ravi d’aise. Ce que je ne sais pas, c’est comment vous êtes parvenu, monsieur le comte, à frapper d’un si grand respect les bandits de Rome (…). Je vous avoue que Franz et moi nous en fûmes ravis d’admiration (DUMAS, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 591).
Dans le grand Robert de la langue française on lit :
Être ravi que … suivi du subjonctif.
Ravi par n’y figure pas.
Conjugaison de verbe ravir à la voix passive.
La voix passive d’un verbe se fait avec l’auxiliaire être suivi du participe passé du verbe. L’auxiliaire est conjugué au même temps que le verbe de la voix active.
Bonjour Tara,
Je retiens que « c’est la combinaison (adjectif + mode) qui fait sens ». On voit trop d’explications qui nous demandent de choisir le mode selon la réalité ou l’hypothèse, et ces explications aboutissent toujours à des possibilités de contre-exemples.
Bonjour Czardas,
Vous avez bien raisonné en cherchant d’une part l’adjectif « ravi » dans un dictionnaire, et d’autre part la conjugaison du verbe « ravir » dans un tableau de conjugaison.
Vous voyez qu’ici le mot « ravi », n’appelant pas de complément d’agent introduit par « par » (on ne peut pas lui trouver de sujet) n’est donc pas le verbe « ravir » conjugué à la voix passive, mais un adjectif. Vous pouviez le voir dès la première ligne, en lisant qu’il est synonyme de « content ».
Cette confusion entre adjectif et forme passive n’est pas toujours grave, mais c’est sans doute elle qui vous a entraînée hier à écrire qu’il fallait conjuguer la suite de la phrase obligatoirement au présent.
Bonjour,
Il est ravi : présent du verbe ravir à la voix passive.
« Il est ravi que son dossier ait été approuvé pour passer en commission.»
Lorsque le verbe de la principale est au présent ou au futur, le verbe de la subordonnée se met :
► Au présent du subjonctif pour marquer la simultanéité ou la postériorité.
► Au passé du subjonctif pour marquer l’antériorité.
Dans le cas de votre phrase, il s’agit d’antériorité puisque l’approbation du dossier précède le fait d’être ravi.
Il faut absolumment utiliser le subjonctif. Rappelez-vous qu’il est impératif d’utiliser les temps du subjonctif après l’expression d’un sentiment ou d’une émotion + que.
Exemple: Je suis heureux que tu sois là avec moi, il est furieux qu’elle soit venue sans avoir été invitée, Ça m’énerve que tu fasse ça tous les jours, il est ravi que son dossier ait été approuvé, etc.