Oeillade
Bonjour à tous,
Ma question concerne le terme « oeillade ». Je corrige un texte où l’auteur écrit « oeillade amoureuse », or j’ai le sentiment que c’est un pléonasme et qu’une oeillade est toujours amoureuse par essence.
Pourriez-vous me le confirmer ou me détromper ?
D’autre part j’aurais aimé savoir quels verbes étaient utilisés pour ce terme à part « adresser une oeillade », peut-on dire « lancer une oeillade » ? »Jeter une oeillade » ?
Merci par avance pour vos réponses.
Bonne journée.
Bonjour Maria, il semble qu’il y ait en ce moment une recrudescence des questions sur le pléonasme… 🙂 . Mon avis personnel (que j’ai déjà eu l’occasion de donner ici) est qu’il faut se garder de voir des pléonasmes un peu partout, voire de les chercher là où il n’y en a pas forcément. En l’occurrence, par exemple dans le dictionnaire de l’Académie, une œillade est définie comme un « coup d’œil vif et pénétrant qui suggère la connivence ou l’invite amoureuse. Lancer une œillade. Une œillade appuyée, assassine » [c’est moi qui souligne le ou]. Une œillade n’est donc pas nécessairement amoureuse, et le fait de préciser œillade amoureuse n’est en conséquence nullement un pléonasme. Par ailleurs, l’exemple donné ici est « lancer une œillade », ce qui répond à votre seconde question (« adresser une œillade », « jeter une œillade » sont tout aussi appropriés).
Merci beaucoup Christian., c’est très éclairant.
Vous avez raison, il ne faut pas chercher le pléonasme partout, mais en l’occurence dans le travail que je suis en train de faire, il est préférable de ne pas passer à côté.
Chaque fois que je laisse une question ici, j’apprends toujours quelque chose et je m’endors un peu moins bête, ce site est magique et les passionnés qui y contribuent sont merveilleux.
Merci encore.
Pour illustrer le propos, voici deux analyses sommaires de fréquence Ngram portant sur les publications depuis 1800 contenant le mot œillade :
1. Adjectif suivant le nom : assassine, complice, furtive ;
2. Verbe précédant le nom : lancer (et de loin), jeter.
Le côté pléonastique n’est à mon sens pas flagrant sur les deux mots pris isolément. Si le contexte abonde déjà dans ce sens, il est en revanche possible de parler de redondance inutile ou maladroite.