Pluriel de politesse
Dans un rapport d’expertise, je m’exprime au pluriel de politesse.
comment faire l’accord du verbe servir dans la phrase
« nous nous sommes servi d’un instrument »
merci
Il s’agit plutôt du nous de majesté (ou de modestie) ! En ce cas, le verbe reste au singulier et s’accorde en genre…
S’il y a un réel collectif « derrière » ce nous, utilisez le pluriel ! Nous nous sommes servis, ou nous avons utilisé, etc.
Pour ma part, je ne verrais aucun inconvénient à ce que vous employiez le pronom personnel « je » car vous allez signer le rapport et le signataire sera unique. Il n’y aura donc pas d’homogénéité entre le signataire et le pronom de conjugaison. En outre, utiliser le « nous » tout au long du rapport s’il est évident que vous avez oeuvré seul paraît curieux et alourdit la rédaction. Tout dépend bien sûr des usages en vigueur dans votre profession et de votre destinataire.
Autre solution, la rédaction neutre : l’instrument utilisé est …, celui-ci a … Il apparaît que … Des désordres ont été constatés. Ce n’est guère plus léger.
Bon courage !
« (Se) servir » est un verbe qui peut présenter des difficultés particulières :
– Sans complément, c’est un pronominal pur, et il s’accorde classiquement en genre et en nombre : Ils se sont servis.
– Avec un complément circonstanciel, même combat : nous nous sommes servis d’un instrument (votre exemple).
– Avec un complément d’objet direct (COD), il ne l’est plus. Le pronom devient COI et le participe ne s’accorde plus : nous nous sommes servi un café (nous avons servi à nous-mêmes un café).
Ayant rédigé maints courriers au nom de mes différents employeurs, j’ai fréquemment utilisé le « nous » en restant pourtant seul signataire. Ce n’est ni un nous de politesse (comme « Vous »), ni un nous de majesté, mais un collectif par lequel un individu représente l’ensemble de son entreprise. Il se comporte comme le nous classique, mais on doit éviter de le juxtaposer à un « je » qui n’a plus lieu d’être.