Accord avec témoin
Bonjour,
si je suis une femme, est-ce que je suis quand même un témoin silencieux ou une témoin silencieuse?
Merci!
Je me demande bien comment masculiniser la phrase j’ai été la victime d’une arnaque si je suis un homme… Le premier qui dira « le victime » ou « le victin » devra assumer avec conviction sa position.
Le déchainement idéologique récent sur le sujet de la féminisation n’a pas fini d’amener les braves gens (tiens un mot dont le genre est bien volatile) dans des ronciers obscurs dont ils ressortent écorchés.
Il n’était initialement question que d’élargir plus clairement le champ des appellations des titres et des fonctions dans la société. Or, des mots comme témoin ou victime et bien d’autres n’en sont pas. Si je dis : elle est l’objet de calomnies, qui va songer à chercher le féminin d’objet ? Une femme peut être le fer de lance d’une action, le maillon d’une chaine ou que sais-je… Il s’agit là d’images de circonstance formées par métonymie et par élimination de l’élément sexué. On n’est pas témoin par naissance ou par nature, cela n’a rien à voir avec la personne (tiens un mot sans masculin). D’ailleurs même un objet peut s’en accommoder : cette plage a été le témoin de nos premiers baisers,
La facilité de former un mot féminisé ne devrait jouer aucun rôle, c’est juste qu’on n’a pas à sexualiser une image ou un rôle. Cela se sent encore plus avec les pluriels ; qui différencie spontanément le sexe des manifestants, des morts, des réfugiés, des gagnants, etc. ? Le sens collectif fait disparaitre une seconde fois l’intérêt de préciser les sexes.
Le sujet continuera de partager les plus passionnés, mais in fine cela ne prendra que peu car la linguistique reprend toujours ses droits et dépasse les choix idéologiques.
Bonjour Charamella,
Désolée pour vous mais témoin est un nom masculin uniquement, vous serez donc un témoin silencieux même si vous êtes une femme.
Bonne journée
Le wiktionnaire donne en note:
- Le mot peut désigner des hommes ou des femmes, en restant au masculin. Cependant, l’usage au féminin pour désigner une femme existe aussi, mais reste rare :
- Un flic avait commandité le meurtre d’une témoin qui l’accusait de brutalité. — (Michel Embareck, Personne ne court plus vite qu’une balle, L’Archipel, 2015)
- Les mots féminins témoignesse et témointe pour désigner des femmes sont, eux, très rares. Le mot témouine, beaucoup plus fréquent, est du registre très familier.
Le mieux est de rester sur le masculin.
La parité doit avoir plus de place dans la langue.
D’ailleurs, Le guide « Femme, j’écris ton nom… Guide d’aide à la féminisation des noms de métiers, titres, grades et fonctions 1999 » précise que l’on peut dire « UNE/LA témoin » (et je ne me suis jamais gêné de le dire lorsque j’étais pénaliste, n’en déplaise à l’A.F., qui considère ce nom comme uniquement masculin). Il faudrait employer le déterminant féminin lorsque, au moins, cela ne paraît pas poser un problème insurmontable : La police interroge la témoin. Faites entrer la témoin ! Etc. Qu’en pensez-vous Mesdames ? Laurence ?
Extrait du Guide (p. 24) :
dont le féminin est attesté : une camelot(e), une mannequin(e), une marin(e), une matelot(e), une médecin(e). »
Bonne nuit.
Bonjour Prince,
Personnellement, je préfèrerais qu’il y ait plus de parité et d’égalité dans la société! 🙂
Bonne journée