Trait d’union + université
Bonjour,
J’ai un doute concernant l’usage du trait d’union dans les noms d’université. Il me semble qu’on doit l’utiliser, mais mes yeux tiquent un peu en voyant « université Claude-Bernard ».
Merci d’avance,
Philippe
Bonjour,
Concernant les universités françaises,
« L’usage semble cependant flottant, tout comme celui du trait d’union dans le distinctif.
Exemples :
– Damien a été accepté à l’université Paris III-Sorbonne nouvelle. (ou : à l’université Sorbonne nouvelle-Paris 3)
– Elle a obtenu sa certification à l’université Paul-Valéry.
– Son CV indique qu’il est diplômé de l’université de Rennes 1.
– L’université Pierre et Marie Curie lance sa campagne annuelle de recrutement. »
Source : La BDL
Le trait d’union est de rigueur en effet, tout comme les noms de rues. Par exemple, avenue Victor-Hugo.
J’avais consulté le « Lacroux » et le Lexique des règles typographiques en usage à l’Imprimerie nationale (1990) : le premier, à l’article « Université », ne se prononce pas sur le trait d’union ; le second donne bien « la rue du Chat-qui-Pêche » et ainsi de suite, mais pas d’exemple concernant les universités dont le nom distinctif est composé de plusieurs éléments. Toutefois, ce lexique écrit (hors Code postal) « l’école maternelle Victor-Hugo de Nîmes » et « le lycée d’Etat Henri-IV », dans la catégorie des établissements d’enseignement d’importance régionale ou locale, où sont classées les universités.
Cela dit, une hirondelle ne suffit pas à faire le printemps…
J’aimerais bien savoir ce qu’en pense Chambaron ou un autre contributeur versé dans l’orthotypographie.
La règle dont vous faites état a été effectivement énoncée plus d’une fois. On en conçoit l’intérêt pour parler d’un événement (la rue du 14-Juillet pour montrer qu’il ne s’agit pas d’une date mais d’un événement).
Mais pour les noms de personnes, il y a rarement ambiguïté, le nom de la rue ou de l’université est volontairement celui d’une personne, en hommage, et la majorité des gens refuse une distinction arbitraire entre le nom de la personne et le nom de ce qu’elle représente désormais, et s’affranchit donc du trait d’union. Si Jojo Dupont donne son nom à l’école communale, il n’y a pas de sens particulier au trait d’union. Ceux qui écrivent université Claude-Bernard font le choix de respecter un norme particulière institutionnalisant et détournant le nom d’une personne.
Quand le nom est institutionnalisé, on voit l’intérêt de distinguer « je connais Louis le Grand » (le roi) et « je connais Louis-le-Grand » (le lycée). On peut sans doute écrire « j’étudie à Claude-Bernard », mais si « Claude Bernard » est apposé au mot « université », il n’y a pas davantage de raison d’écrire je vais à l’université Claude-Bernard (son nom) que d’écrire le président Ernest-Poisson (son nom). C’est quand on aura oublié la personne pour ne plus se souvenir que des événements qui l’entourent, ou d’un établissement, que le trait d’union deviendra possible, puis nécessaire, pour désigner une chose.
Pour un établissement officiel, vous pouvez aussi décider de respecter la graphie officielle. Mais ni l’université de Lyon, ni le ministère, ne mettent de trait d’union quand le nom est apposé. Nous sommes donc encore dans le cadre du nom réel d’une personne, apposé, pour hommage, et non d’une simple appellation.