Les yeux grand ouverts ou les yeux grands ouverts ?
Les yeux grand ouverts ou les yeux grands ouverts ?
Faut-il accorder « grand »?
Bonjour,
Les deux sont possibles mais la tendance de ce jourd’hui est d’accorder « grand » bien qu’adverbe dans ce genre de situation.
Par exemple :
– La porte est grande ouverte
– Les fenêtres sont grandes ouvertes
Mais rien n’interdit d’écrire :
– La porte est grand ouverte
– Les fenêtres sont grand ouvertes
Pour ma part, j’ai une préférence pour l’invariabilité de « grand » de ce cas. Je préfère sortir de l’ordinaire.
En conclusion, les deux sont possibles dans votre exemple.
Bonjour Learn.
Bien que « grand » soit ici un adverbe, il peut rester invariable mais il peut aussi s’accorder avec le nom auquel il se rapporte : les yeux grand ouverts ou grands ouverts.
Bonjour,
Cette question a déjà été posée sur ce site.(accord de grand suivi d’un adjectif ou d’un participe.
La seule possibilité consacrée par l’usage est : les yeux grands ouverts.
Non, ce n’est pas « la seule possibilité consacrée par l’usage ». En effet, le Bon usage (2017, § 963, adj. employés adv., grand ouvert) indique :
« L’usage écrit reste partagé, même parfois chez un même auteur (le rôle des typographes n’est pas négligeable). L’observateur objectif peut difficilement trancher. »
« Grand varie » : Suit de nombreux ex.
« Grand ne varie pas » : Suit un grand nombre d’ex.
Cela dit, l’accord en genre et en nombre est l’usage dominant (cf. Ngram Wiewer).
Pour ma part, je laisserai invariable, non pas pour « sortir de l’ordinaire » mais parce qu’il me semble évident que par « grand ouvert », on veut dire « ouvert en grand », tout comme on dit que la barre est placée haut, et pas haute. Mettre au pluriel, même si c’est « l’usage dominant » ne me va pas (et puis combien de fois na-t-on pas dit ici que ce n’est pas parce qu’une majorité fait un choix qu’il faut le valider). Mais bon, profitons de cette liberté qui nous est offerte d’accorder ou pas !
La liberté est ennemie de la règle et peut-être de la beauté. Si l’on veut être régulier, il faut avoir, dans ce problème précis des adjectifs à valeur d’adverbes, une cohérence qui n’est pas celle du sens mais de la construction. Si l’on écrit « c’est une vraie bonne idée », « ces cerises sont fraîches cueillies » ou « seule peut l’arrêter la police », c’est parce qu’on a un adjectif par construction (épithète, attribut ou apposé), mais on écrit « Mbappé met la barre haut », « ouvre grand la bouche » et « ils coûtent cher » parce que ce sont des adverbes par construction. Notez que « fort » reste invariable par exemple dans « des nuages fort étranges » parce qu’il ne prend pas le sens habituel de l’adjectif « fort » mais celui de l’adverbe « très » et n’a donc plus rien d’un adjectif. Donc, si l’on veut rester régulier, doivent s’imposer les formes suivantes : « Alice est haute gradée », « j’ai les yeux grands ouverts », « ces bagues sont chères payées ». Ce n’est même pas la liberté que d’écrire « cher payées », c’est être comme par déterminisme attiré par la forme de la plus courante expression « c’est cher payé », un neutre singulier forcément. C’est l’apparente beauté de l’imitation aveugle et chaotique.